Devant le nombre croissant des critiques, le gouvernement a décidé de renoncer à la possible modification du scrutin législatif. Il y a quelques semaines, Alain Juppé avait en effet avancé l'idée d'introduire une part de proportionnelle, dans certaines circonscriptions à forte densité de population. "Un bon mode de scrutin, avait-il expliqué, c'est un mode se scrutin qui dégage une majorité de gouvernement, mais qui en même temps, donne la parole aux minorités".
Pourtant le bureau politique du RPR, qui s'est réuni hier soir, n'a pas suivi le Premier ministre. A l'unanimité, ses membres ont voté contre. "Il n'est pas souhaitable de modifier le scrutin législatif avant 1998 surtout pour ne pas donner le sentiment (...) que nous craignons les élections législatives", a déclaré Jean-François Mancel, le secrétaire général du RPR. Beaucoup de politiques craignaient également de donner une nouvelle audience au Front National, à qui cette réforme aurait permis d'obtenir un nombre de sièges plus importants.
L'UDF avait, quant à lui, déjà fait part de ses réserves. Le Parti socialiste y avait vu, de son côté, une manoeuvre destinée à lui faire perdre les élections. Les changements envisagés permettaient en effet à la majorité de remporter certaines zones, acquises à l'opposition. Seul point encore en discussion : la modification du scrutin régional. Jean-François Mancel a indiqué que les discussions étaient toujours ouvertes.